Église Saint-Sulpice
Les plus anciens vestiges de l'Église du Saint-Sulpice, la base du clocher, remontent au XIIe siècle. L'édifice fut construit pour être dédié à l'évêque Saint-Sulpice le bon (570-674), lequel fut éloigné de sa vocation religieuse par son père jusqu'à ses quarante ans.
Petite église de campagne, elle subit trois agrandissements réalisés au XIVe, XVe et XVIIe siècle (1615 et 1631).
A la suite de ces travaux, elle avait encore des dimensions modestes avec 56m de long sur 27m de large, qui représentait à peine le quart de la surface au sol du Saint-Sulpice actuel.
En 1642, le curé Jean-Jacques OLIER (1608-1657) prend en charge la cure de l'Église Saint-Sulpice. La petite église vétuste est un contraste avec la splendeur du palais du Luxembourg bâti à proximité par Marie de Médicis. Malgré les agrandissements successifs, elle reste trop exiguë pour accueillir la population d’un territoire en voie d’urbanisation rapide.
OLIER fait immédiatement décider la construction d’une nouvelle église sur des plans réalisés par l'architecte du roi, Christophe GAMARD.
Le plan du projet fut approuvé en 1645. Semblable aux autres grands sanctuaires français depuis l’an mil, l'originalité du plan se tenait dans ses dimensions, qui feront de Saint-Sulpice la plus vaste église de Paris.
La première pierre fut posée le 20 février 1646, par la régente Anne d’Autriche (veuve de Louis XIII), accompagnée de son fils, le roi Louis XIV qui n’avait encore que huit ans.
Les travaux commencèrent par la chapelle de la Vierge, derrière l’ancienne église. GAMARD mourut en 1654, n’ayant achevé que le bas des murs de cette chapelle. Louis LE VAU (1612-1670), premier architecte du roi, choisi pour reprendre les travaux, était trop absorbé par d’autres chantiers pour s’occuper sérieusement de Saint-Sulpice.
Pour cette raison, Daniel GITTARD (1625-1686), élève et collaborateur de LE VAU, se vit confier le chantier. Les plans détaillés qu’il fournit en 1660 seront suivis sans modification notable jusqu’à l’achèvement de l’église (à l’exception de la façade). Il est donc, en fait, le véritable architecte de l'église du Saint-Sulpice.
L’espace intérieur est un bel exemple du style classique français du XVIIe siècle. GITTARD ne put construire lui-même que le chœur, avec les beaux vitraux installés là en 1672 et 1673, et le croisillon nord du transept.
En 1678, la paroisse fit faillite causant alors l'interruption des travaux.
En 1714, Jean-Baptiste LANGUET DE GERGY (1675- |1750), est nommé curé de Saint-Sulpice. Suite à des appels à dons et l'organisation d'une loterie, le curé rassembla assez d'argent pour reprendre les travaux de l'église dès 1719.
Le chantier fut confié à un élève de Jules-Hardouin Mansart, Gilles-Marie OPPENORD (1675-1742), reconnu comme ornemaniste. Il réalisa selon les plans dressés soixante ans auparavant par GITTARD la croisée du transept, le croisillon sud en 1723, les bas-côtés en 1724, la nef et la décoration intérieure en 1731.
Le sculpteur Edme BOUCHARDON (1698-1762), l’auteur de la célèbre Fontaine des Quatre Saisons (située 59 rue de Grenelle), reçut la commande des statues adossées aux piliers qui entourent le choeur (le Christ à la colonne, la Vierge des douleurs et huit apôtres).
Quatre-vingt-dix-neuf ans après la pose de la première pierre, Jean-Baptiste LANGUET DE GERGY eut la joie d’assister à la consécration solennelle de l’église le 30 juin 1745.
Lors de la consécration, il manquait toujours la façade et une grande partie de la décoration intérieure.
Un premier concours permis à l'architecte Jean-Nicolas SERVANDONI (1695-1766), d'édifier la partie centrale, formée d’un péristyle grandiose et d’une loggia à l’italienne qui le surmonte. Il ne put exécuter le couronnement qu’il avait prévu et les travaux restèrent en supend.
En 1776, on fit appel à Jean-François CHALGRIN (architecte de l'Arc de Triomphe) pour surélever les deux tours commencées par l'architecte OUDOT de MACLAURIN, nommé lors d'un second concours en 1677.
Il exécuta le travail demandé sur la tour nord (celle de gauche), la Révolution empêcha qu’il en fît autant sur l’autre tour. Elle resta moins haute de cinq mètres, et son décor sculpté demeura à l’état d’ébauche.
Pendant cette période, l'Église Saint-Sulpice fut très endommagée, comme de nombreux édifice religieux Parisiens: le maitre-autel avait été détruit, les autels des chapelles, les stalles, les statues, les tableaux et les cloches enlevés, les objets de valeur pillés, les sépultures des cryptes violées et des milliers d’ossements répandus pêle-mêle sur le sol.
En 1802, le curé Charles DE PIERRE (1762-1836), s’employa à remettre dans un état décent l’église Saint-Sulpice qui, en 1804, il allait accueillir le pape Pie VII, à Paris pour bénir le couronnement de l'empereur Napoléon Ier.
DE PIERRE récupéra des statues, retrouva plusieurs tableaux, racheta divers objets, mais dut cependant attendre la Restauration, en 1815, pour être en mesure de rendre à Saint-Sulpice son éclat d'origine.
En 1824, il fit construire un nouveau maître-autel de marbre blanc. Le grand bas-relief de bronze doré et tous les autres objets du même métal qui forment autour de l’autel un magnifique ensemble furent réalisés par l’orfèvre Louis-Isidore CHOISELAT (1784-1853).
Entre 1845 et 1875, la municipalité de Paris commanda à dix-sept peintres en renom la décoration des murs du transept et de toutes les chapelles dont le magnifique ensemble réalisé de 1850 à 1861 par Eugène DELACROIX (1798-1863) dans la chapelle des Saints Anges.
Au XIXe siècle toujours, un autre apport majeur est le grand-orgue, chef d’oeuvre du facteur Aristide CAVAILLÉ-COLL (1811-1899), qui agrandit et modernisa l’excellent instrument de CLICQUOT.
Info: la Fontaine Saint-Sulpice a été réalisé de 1844 à 1847 par l'architecte Louis Visconti (1791–1853).
Ouverture tous les jours de 8h à 19h.
Tarifs: Entrée Gratuite.
Visites Guidées tous les samedis et dimanches à 15h.
Concerts d'Orgue un dimanche par mois à 16h.
Comment s’y rendre: 2 Rue Palatine, 75006 Paris.
Métro 4 Station "Saint-Sulpice",
Bus lignes: 63, 70, 86, 87 et 96.
